lundi 11 juin 2012

Page 23 - Toujours dans le train

Les heures défilent, il est presque 13h et nous n'avons pas fait la moitié du chemin.
        Les gares  se suivent, parfois en pleine nature, et à chaque arrêt, de sous les hautes herbes qui bordent la voie  nous voyons arriver en courant les enfants suivis des adultes. Le train est une distraction  et tous le regardent passer avec intérêt.  
       L'après midi est bien avancée, la nuit bientôt là et il commence à pleuvoir. Mais  le train n'en finit pas de charger. L'énervement gagne le groupe de métropolitains à l'arrière du compartiment  et les toilettes qui  empuantissent l'atmosphère n'arrangent pas les choses.... Nous abordons maintenant les pentes des hauts plateaux et la locomotive s'essouffle. Il lui arrive de s'arrêter, de reculer, puis de repartir pour s'arrêter quelques dizaines de mètres plus loin pour reprendre à nouveau de l'élan. Nous traversons des tunnels, il fait nuit noire et plus de lumière dans le compartiment, nous sommes dans l'obscurité totale, seuls les phares de la locomotive éclairent un peu à l'avant. L'angoisse commence à monter, chacun pense au sabot de frein du départ. Va t -il tenir le coup? La  loco s'essouffle de plus en plus, elle s'arrête carrément, se laisse reculer, tente de repartir, s'arrête à nouveau, elle semble complètement à plat, plus d'énergie, nous sommes entrés dans un tunnel, silence dans le compartiment; les voyageurs qui sont montés au dernier arrêt et qui doivent avoir l'habitude ou alors sont fatalistes, réussissent à dormir, mais nous non, on imagine la panne au milieu de ce long  tunnel qui n'en finit plus, la chaudière explosant.  La  loco s'essouffle de plus en plus, elle s'arrête chacun se tait, il fait en plus très très  froid, et la pluie tombe.... 20h.... 22h …..minuit …. nous sommes transis, et le train s'arrête encore, 
Des tonnes de marchandises attendent pour être charger.

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